Benoit Leparoux, Administrateur ARAPL Grand Ouest
Bonjour Benoit Leparoux. Parlez-moi de vous.
Je suis actuellement en retraite. J’étais pédicure podologue, et j’ai démarré ma carrière après une reconversion professionnelle en 1984, je me suis installée à Rennes et j’ai fait toute ma carrière au même endroit avec la même patientèle jusqu’en décembre 2020.
Vous évoquez une reconversion professionnelle, vous pouvez m’en dire plus ?
J’ai commencé par faire une première année de médecine, que j’ai redoublée, comme j’étais bien classé mais pas suffisamment, je ne voyais pas comment je pouvais faire mieux, donc la deuxième année j’étais complètement désinvesti. J’ai passé mes examens et j’ai fait du commercial pendant quelques années de 1976 à 1982.
Marié, ma femme attendait une petite fille, j’ai fait le choix de changer de parcours. J’habitais Nantes. A la mairie, une formation professionnelle pour passer le diplôme de pédicure-podologue était proposée.
A l’époque, la formation durait 2 ans. Dans les premières semaines, j’ai compris que j’avais fait le bon choix, je revenais à mes premières intentions : être soignant. J’ai obtenu mon diplôme en juin 1984 et le 15 octobre 1984 j’étais installé place des Lices, à Rennes.
Le libéral était donc une vocation ?
Je ne me suis même pas posé la question, fils de commerçant, un frère dentiste, je ne me voyais pas salarié pour moi il n’y avait pas d’autre option. C’était une évidence.
Comment avez-vous développé votre activité ? Vous avez travaillé en réseau avec d’autres professionnels ?
Une fois installé, j’ai mis toutes les chances de mon côté. J’ai essayé au départ de prendre contact avec les médecins du quartier, un seul m’a reçu avec qui nous avons continué d’échanger.
Ma patientèle s’est faite finalement avec le « bouche à oreille ». Puis une consœur proche de mon cabinet a cessé son activité, j’ai donc racheté sa patientèle. Cela m’a permis de booster mon démarrage car c’était des patients du quartier et plutôt réguliers.
Dans notre métier, comme nous n’avons pas de remboursement, la notion de prescription n’est pas présente. C’était donc plus difficile. Mais avec la prise en charge du patient diabétique, nous avons été reconnus par les médecins.
Vous avez d’ailleurs particulièrement développé ce soin du pied diabétique.
Oui, je me suis beaucoup investi dans ce domaine. Le dernier projet, avant la fermeture du « Réseau Diabète », était de faire un consensus sur la prise en charge du pied diabétique avec les URPS.
Je souhaitais que les confrères puissent gagner du temps dans la prise en charge des patients complexes, en considérant tant le soin que l’approche social et psychologique. Je travaillais à l’hôpital en consultation de jour sur le pied diabétique en encadrant des étudiants. Entre médecins, infirmières et étudiants, nous avons bien développé la prise en charge de la plaie du pied diabétique.
Avec l’expérience des échecs et des réussites, nous avons mis en place un consensus pour rappeler les bases du traitement. Et dans le cadre de patients complexes, la mise en place d’une prise en charge pluridisciplinaire concertée et efficace (médecin, infirmière, podo-orthésiste, etc.).
Vous êtes aussi délégué, administrateur UNAPL, ARAPL et U2P.
Oui, je fais en sorte que notre profession occupe la chaise à laquelle elle a le droit, et de pouvoir défendre nos « petites » professions. Je me suis syndiqué 2 ans après mon installation. Il y a des cabinets très importants mais majoritairement nous sommes des professionnels isolés. Je suis un défenseur de la profession au sein de l’ARAPL je veux être le porte-parole des professions à revenu moyen, de ceux qui n’ont pas de conseil. J’ai toujours été sans conseil, et l’ARAPL m’a été d’une grande aide notamment pour le contrôle de la liasse 2035.
Avez-vous participé aux formations de l’ARAPL Grand Ouest ?
Oui, bien sûr, je ne peux qu’inciter les adhérents à y participer. Cela m’a été d’une grande aide. Nous avons aussi eu la chance de profiter à l’institut, pour les étudiants, de journées d’informations sur la gestion du cabinet et la fiscalité.
Que pouvez-vous conseiller à un jeune qui s’installe ?
De ne pas s’enfermer et de travailler en réseau avec des infirmières, des médecins, et tout le secteur médical. De garder le contact avec les confrères.
Le syndicat reste un élément important pour ne pas se sentir seul et faire évoluer sa pratique. A l’époque de mon installation, le SIDA arrivait. Nous étions un peu perdus dans les protocoles de désinfection par exemple, nous n’avions pas les règles d’hygiène que nous avons maintenant, donc on échangeait entre confrères pour mettre en place des processus. L’échange était primordial.
Pour obtenir de vraies connaissances, c’est important de se tourner vers les syndicats, il ne faut pas se contenter des réseaux sociaux, pour comprendre et surmonter les difficultés. L’ARAPL Grand Ouest diffuse aussi beaucoup d’informations, il ne faut donc pas hésiter à se tourner vers vous et la maison des professions libérales à sa porte grande ouverte pour accueillir les jeunes professionnels, répondre à leurs questions et lever les inquiétudes.
Dites-nous comment vous contacter ?
- Par mail :podoleparoux@free.fr